La douce musique de la vinification

Si on résumait le vin, c’est tout d’abord un terroir, un ou des cépages et le travail du vigneron, tel un jardinier, qui œuvre pour obtenir les meilleurs fruits.
Ensuite, une fois la vendange exécutée, se met en scène, tel un balai, l’ensemble des opérations constituant la préparation de ces meilleurs fruits récoltés (égrappage, triage, pressurage, batonnage…) et ainsi peut opérer la magie de la fermentation.
Magie, c’est ce mot qui résonne quand j’entends vinification. J’imagine ce vigneron, tel un alchimiste, se transformant en vinificateur, cherchant la recette parfaite, composant avec la nature, s’aidant de la technologie et des sciences, de l’expérience, toujours pressé par le temps mais toujours en faisant confiance à son instinct. Car oui, j’en suis convaincu, pour obtenir un grand vin, tout n’est pas écrit, il y a toujours une part de génie, d’empirisme, d’improvisation.
Si je m’aventure à imager mes propos, un concert dont on va se souvenir est celui au cours duquel l’improvisation, le génie, l’appropriation par le musicien font place, bien que la partition soit écrite à l’avance par le compositeur qui s’est lui-même servi de règles musicales, de son expérience et de sa créativité. Finalement, des partitions, il y en a autant que de musiques avec leur propre style : biodynamie, conventionnel, fermentation à froid, à chaud, malolactique ou pas, levure indigènes ou technologie, avec ou sans rafles, quels climats ou terroirs, assemblage ou monocépages… On se rend compte qu’il n’y a pas deux recettes identiques, il n’existe que des principes et des tendances, le reste, c’est la part de sensibilité qui œuvre. Et notre vigneron / vinificateur, il est à la fois compositeur, musicien mais aussi accordeur. Qui sait, peut-être me laisserai-je tenter par cette douce musique ?

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Thomas Servi par :

Dans la vie, faut être curieux ! Signé un découvreur de belles émotions.