Le valais

Le valais suit principalement la vallée du Rhône (prend sa source au col de la Furka 2413m entrez Blauberg et Furkahorn) et se situe Alpes penines et lépontines, celles du canton d’Uri et de berne. Au nord il est limitrophe du lac léman, cantons Vaud et Berne, à l’Est de l’Uri et du Tessin, à l’Ouest de la France (Chamonix) et au Sud du val d’Aoste et du Piémont.

Géographie / topographie

  • 65 communes viticoles
  • 3000km de murs en terrasses, via ferrata
  • altitude moyenne du vignoble 400 - 600m jusqu’à 900 - 1100m (Visp)
  • précipitations 600mm/an
  • ensoleillement: 2100H; automne chaud (effet de foehn)
  • bisses comblées (canaux d’irrigation)
  • bas valais (Martigny, Saillon, Sion):
    • sous les contreforts du haut de cry, du petit et grand Muveran (2900-3000m)
    • cône déjection bisses (5000-10 000 ans): granit, loess, veines calcaires,schistes
  • haut valais (Sion Sierre, Visp):
    • crayeux et veines de calcaire; moraines de glaciers ardoise

photo

Histoire

  • époque Romaine
    • traces de pépins/lac de Montorge(Sion) vers 800 av JC Âge du fer;Gamsen/Brig 7è siècle av JC
    • conquête romaine,IVè siècle av JC « vallis Poennia »
    • Amigne « vitis aminea »
    • Arvine « vinum helvinum »
    • Rèze « uva raetica »
    • Humagne « vinum humanum »
  • de Rome à l’an 1000 «pagus vallensis»
    • déclin progressif de la vigne après la conquête romaine, période de migrations, de guerres.
    • après la période romaine 4 tribus celtes se partagent le territoire
    • 1ère évangélisation du Valais par l’évêché de Saint-Maurice en 377 et Martigny en 281, puis au haut moyen-age ce sont les Burgondes avec Rodolphe III,roi de Bourgogne transjurane ‐ vignobles indigènes se structurent (archives de Saillon 1052)
  • de 1000 à 1400
    • 1ères mentions patrimoniales inscrites (Rèze (Lens/sierre) en 1313, Humagne en 1313, Completer(Coire) en 1321)
    • vers l’an 1052 le royaume est partagé entre la maison de Savoie et l’évêché de Sion
  • du XVI au XVIIIès :
    • Fin du XIVème siècle les ligues valaisanes s’allient aux cantons suisses dans les guerres de conquête. La frontière du Valais est fixée à Conthey, en 1634 on parle de la République des 7 dizains ( 7 districts)
    • gros Bourgogne (rouge d’Anniviers) 1586
    • petite Arvine (Sion) 1602
    • Rouge de Fully/durize 1615
    • Lafnetscha (completer+humagne blc)/Viège 1627
    • Diolle (Conthey) 1654
    • Gouais/Gwäss 1686
    • Amigne(Sierre) 1686
    • Himbertscha (Viège) 1770
  • du XIXè au XXès:
    • Le Valais est balloté entre la République (1798-1802), l’indépendance (1802-1810), l’aventure napoléonienne (1810-1813) pour enfin devenir le 20ème canton de la suisse le 4 Aout 1815 ‐ grosse arvine (Riddes) 1812 ‐ Goron de Bovernier 1827
    • rouge du pays(cornalin) 1878
    • Cornalin de Fully (humagne) 1900
  • époque moderne :
    • ap ioïdium 1851;mildiou 1886; phylloxera 1906
    • 1990 : AOC
    • 1957 : le Valais devient le 1er canton viticole suisse haute vallée du Rhône/côtes du Rhône orientales
    • 2017 : Sur une surface de vigne suisse de 15000 ha (252 cépages), 4976 ha sont en Valais (57 cépages)
    • 2016 : 61% cépage rouges (pinot noir, gamay, Mt,SY) chasselas, 900 ha, Johanisberg 258 ha. Sur 20 cépages originaires de suisse, 13 le sont du Valais

L’identité des vins du valais basée sur un ensemble de cépages :

  • Patrimoniaux (indigènes)/12% du vignoble :
    • amigne : vient d’amoneus (agréable), historiquement entre Ardon et Sierre, actuellement situé sur la commune de Vétroz : 1ère inscription rouge de Regrouillon 1686.Sur 42 ha planbtés, 29 ha sont sur Vetroz soit 70% de la surface mondiale ! Vin sec : aromes de thé, tilleul, poire, agrumes, poivre blanc, bouche tannique, finale amère. Vin doux : zest orange, mandarine, abricot sec
    • arvine : Moignon 1602, superficie 177ha 99% en Valais, c’est le cépage du valais par excellence. Robe brillante aux reflets verts, nez glycine, agrumes frais, rhubarbe, attaque franche, finale saline
    • diolle : Didier Joris à Saillon en a retrouvé 2 pieds en 2018. Il serait issu d’une hybridation entre Chasselas et Rèze, cultivé sur Conthey et Savièse.
    • eyholtzer
    • roter
    • goron de bovernier
    • gros bourgogne : issu du furmint hongrois et un cépage inconnu appelé plantscher (haut-valais) et bordeaux blanc dans le bas-valais 0,75 ha
    • grosse arvine : fille de la Rèze (martigny-Fully) ; 0,08 ha
    • himbertscha : viège 1770, disparu au XXème sicle ressuscité par Josef-Marie Chanton en 1970 « im bercla à pergola », c’est à dire cultivé en treille, croisement entre humagne et un cépage inconnu : 0,27ha à Esch
    • humagne blanc ou miousat 64 ou Colombaud de Provence : 1ère mention en 1313 /Rouge d’Anniviers où on payait les ouvriers en Humagne,Rèze et Neyrun (disparu). Appelé aussi vin des « accouchées » pour son côté « ferreux ». Robe brillante reflets dorés. Nez tilleul, vanille, curry doux. Bouche épicée, finale persistante
    • lafnetscha : « ne bois pas trop vite » grand vin de garde sur 20 à 30 ans Josef-Marie Chanton sur 7 ha. Nez nectarine, sureau, camomille, pomme golden. Finale florale persistante
    • rèze ou blanc de maurienne, ou de l’Evêque, plus vieux cépage repertorié en 1313, que l’on retrouve dans la diolle, la grosse arvine, le poulsard du Jura, ou le cascarolo bianco du Piémont
    • durize ou rouge de fully : : 1ère mention en 1615 à Saillon, descendant du roussin valdotin (duracinus = baie dure). 0,6ha. Nez fumé puis ou moins épicé. Bouche mûre,franche acidité.
    • rouge du pays ou cornalin : 135 ha. Originaire du Val d’Aoste, en 1838 appelé Humagne rouge en Valais (descendant du petit roige et du mayollet valdotin) et ½ frère du Goron de Bovernier. Nommé Rouge du pays en 1945 à Saillon ,puis définitivement appelation cornalin adapté en 1972. Robe grenat intense. Nez épices chaudes, violette, fruits noirs. Attaque ferme, finale complexe.
  • Traditionnels plantés avant 1900 :
    • fendant ou chasselas : on le retrouve sur tout l’arc lémanique en 1612, le fendant de Lausanne est introduit massivement en valais dès 1848 pour un usage exclusif /tribunal fédéral en 1966. 19 variétés différentes (Agroscope), les plus fameux étant les grands crus de Lavaux (Calamin, Dezaley). Plus de 3800 ha cultivés dontt 900 ha en valais. Depuis 1986, baisse de superficie de 40%. Nez : mile ,fleur de sureau, camomille, pierre à fusil, ardoise. Bouche : grasse, pointe gaz carbonique.
    • johanisberg ou sylvaner : croisement entre savagnin et blanc autrichien (Rebe), importé d’Allemagne en 1862 sous le nom de Gros Rhin. Nez noisette, asperge, amande fraiche. Acidité franche.
    • paîen (appellé ainsi en bas-valais) ou heida (haut valais) ou savagnin ou traminer : Nez citron, fruit de passion, goyave, papaye, ananas. Bouche ample, finale persistante lui donnant la capacité à bien vieillir.
    • ermitage
    • pinot noir
    • humagne rouge ou cornalin
  • Allogènes non natifs/agroscope suisse post phylloxera :
    • syrah
    • gamaret (fils de garanoir)
    • diolinoir (croisement de pinot noir + rouge de diolly(robin noir de la drôme))
    • garanoir (gamay + reichensteiner blanc),
    • carminoir (pinot noir + cabernet sauvignon)
    • dôle (pinot noir + gamay)

La sélection des vignerons

  • Gérald Besse (à Rappes-Martigny-Croix), www.besse.ch, les Serpentines
  • Josef-Marie et Marlis Chanton-Viège (à Visp), www.chanton.ch, Lafnetscha,Himbertscha,gwäss,Plantscher ,Eyholtzer,Heida ,vin des glaciers
  • Marie-Thérèse Chappaz (à Fully), www.chappaz.ch, ermitage, arvine, completer, pinot-noir et syrah
  • Philippe Constantin (aux caves de Saint-Philippe-Salquenen), www.cave-st-philippe.ch, grand cru salgesch label, réserve du père Maurice(cornalin)
  • Jean-Claude et Renaud Favre (à Chamoson), www.selectionexcelsus.ch, Johanis ,cornalin
  • André Fontannaz-la Madeleine (à Vétroz), www.fontannaz.ch, Amigne grand cru et amigne flétrie
  • Histoire d’Enfer(D/4) Corin /Sierre ; www.histoiredenfer.ch, L’enfer de la patience (syrah), calcaire absolu(pinot noir)
  • Didier Joris (à Chamoson), www.didierjoris.ch, Diolle, petite arvine gringe, païen gentil blanc
  • Daniel Magliocco et fils (à St-Pierre de Clages), www.maglioccovins.ch, en bio depuis 2019, barbera
  • Simon Maye et fils (à St-Pierre de Clages), www.simonmaye.ch, à l’origine de la confrérie Sainte-Théodule
  • Famille Mercier (à Sierre), www.mercier-vins.ch, pinot noir pradec, cornalin, syrah
  • Olivier Mounir (cave du Rhodan-Salquenen) www.rhodan.ch, biodynamie élevage en œufs de béton, marsanne blanc cornalin trong, perle du Rhodan (pinot noir)
  • Serge Roh (cave les Ruinettes-Vétroz) www.sergeroh.ch, amigne, arvine, humagne en grand cru
  • Cave Sankt Jodern (à Visperterminen) www.jodernkellerei.ch, heida
  • clos de tsampehro (à Flanthey) www.tsampehro.com, 3 ha de vieux cépages
Alain Servi par :

Je suis heureux et amusé de faire partie d’un groupe d’amateurs éclairés et pointus pour apprécier et découvrir des appellations connues et moins connues, mais de faire vivre la vigne, avec tout le savoir-faire du vigneron à son origine.