AOC : Muscadet

Le cépage du muscadet : Le melon de bourgogne

Ce cépage est unique à bien des égards : cépage roi des vins de Nantes (il constitue 95% de leur production), il n’existe, sauf rares exceptions, nulle part ailleurs dans le monde. Le Melon de Bourgogne est le fruit d’un croisement entre le pinot noir (ce qui confirme ses origines bourguignonnes) et un cépage aujourd’hui disparu, le gouais blanc. Présent dès le Moyen-Age, il s’est développé grâce aux relations entre abbayes de la Loire et de la Bourgogne. L’encépagement a réellement explosé au 18ème siècle sous l’influence des marchands hollandais sur le négoce nantais à la recherche de vins mutés et d’eaux de vie Il s’imposa encore plus véritablement après la crise du phylloxéra au début du XXe siècle pour les qualités de ses notes aromatiques, vives, délicates et iodées.

Les lies

On dit qu’un vin est « sur lie » tant qu’il n’a pas reçu de soutirage, une fois la fermentation alcoolique terminée. La méthode traditionnelle consiste à ne soutirer les vins que tardivement (mars). Pour les crus de muscadet, les vins sont conservés sur lies pendant toute la durée d’élevage (6 à 36 mois).

Les lies sont les levures issues de la fermentation alcoolique et débris végétaux résiduels du moût. A quoi ça sert :
Les lies se comportent en effet comme un “capteur d’oxygène dissous”. Elles possèdent un pouvoir réducteur très important qui permet aux substances oxydables des vins d’être protégées contre les oxydations. Les levures restées en contact avec le vin après la fermentation alcoolique, possèdent une capacité à consommer de l’oxygène. Les phénomènes d’autolyse des levures qui se produisent au cours de l’élevage sur lies permettent la libération de différents composants cellulaires tels que les polysaccharides. A priori, ils n’ont pas d’effet direct sur le potentiel aromatique des vins, toutefois ces macromolécules augmentent les sensations de gras et de rondeur des vins à la dégustation. De plus, elles participent à la stabilisation tartrique et protéique des vins par des phénomènes colloïdaux.

Les crus du muscadet

Depuis juin 2019, officiellement 7 crus communaux du muscadet

  • Clisson : Clisson favorise en effet la recherche de très fortes maturités et ses vins nécessitent des élevages très longs, de 24 à 36 mois. Ses sols ont une texture grossière de sables et de cailloux très drainants, peu fertiles. Au niveau du sous-sol, on note la présence dominante d’une roche-mère : le « granite de Clisson ».
  • Gorges: élevages longs, voire très longs, de 24 à 40 mois (fort potentiel de garde) Les sols sont généralement assez profonds, avec une présence d’argile d’altération ou d’argile à quartz qui présentent une fertilité moyenne à forte. Le sous-sol est quant à lui homogène, constitué essentiellement de gabbros.
  • Le Pallet : produit des vins chaleureux et élégants, fruités et gourmands ; élevage de 18 mois. Sols caillouteux, peu profonds et drainants ; sous-sol est constitué de gneiss, orthogneiss et micaschistes.
  • Goulaine: se caractérisent par l’élégance et l’équilibre ; élevés sur lie entre 20 et 30 mois ; texture à dominante de sables et sables grossiers. Le sous-sol est à dominante de roches métamorphiques siliceuses (gneiss et micaschistes).
  • Château-Thébaud : élevages prolongés sur lie, de 36 à 48 mois ; sol parfois pierreux mais plus généralement sableux (issu de la roche désagrégée) et peu profond ; sous-sol de granodiorite (granite calco-alcalin) et gneiss issus de ce granite.
  • Mouzillon-Tillières : la complexité, sols moyennement profonds sur des altérations grossières de gabbro, appelées localement le « chappe » également localisé sur un sol sablo-argileuse en surface.
  • Monnières-Saint Fiacre : sols de texture plutôt fine et limono-sableuse, de profondeur moyenne ; plus argileux sur les altérites, ces formations géologiques nées de la décomposition des gneiss.

Les 3 crus communaux en attente :

  • La Haye Fouassière
  • Vallet
  • Champtoceaux

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Avant de dire qu'un vin est mauvais, pensez à ceux qui l'ont fait et à ce qu'il vous a couté. Parce qu'au final, quoi qu'il arrive, on en boira toujours du plus mauvais !